Liste CEU 004 - Royaume de Piémont-Sardaigne
(puis d'Italie) 1848-1870
En mars 1849, Victor-Emmanuel II devient roi de Piémont-Sardaigne. En novembre 1852, il nomme Cavour
comme premier ministre. Celui-ci va moderniser le pays, en développant le réseau de chemin de fer
et en modernisant le port de Gènes. Il signe des accords de libre-échange avec la France et le Royaume-Uni,
la Belgique et la Suisse. Il réorganise l'armée piémontaise. Cavour encourage les initiatives
qui en Italie visent à combattre les particularismes régionaux et au contraire soutiennent les idées
d'unification menée par le roi de Piémont (la "maison de Savoie").
Cavour est persuadé que l'unification de l'Italie sera faite par le Piémont mais qu'il lui faudra
une aide extérieure, en particulier celle de la France (dirigée depuis 1852 par Napoléon III).
Pour cela le Piémont doit prendre de l'importance sur la scène diplomatique européenne. En
1856, le Piémont participe à la guerre de Crimée, qui oppose l'empire russe aux Français
et aux Britanniques. Au congrès de Paris qui clôt la guerre, Cavour soulève le problème
de l'occupation autrichienne en Italie du nord et des réformes à faire dans les autres États
italiens. L'Autriche parvient à faire repousser la discussion mais le problème est désormais
posé et le Piémont devient l'espoir des patriotes italiens (y compris de nombreux républicains).
Napoléon III est personnellement favorable à une certaine unification de l'Italie. En janvier 1858,
Napoléon III est visé par un attentat organisé par Orsini un révolutionnaire italien.
Napoléon III fait savoir aux Piémontais que la France aiderait le Piémont en cas de guerre
contre l'Autriche. En juillet 1858, l'empereur rencontre secrètement Cavour à Plombières,
station thermale des Vosges. Ils se mettent d'accord sur une réorganisation de l'Italie: le Piémont
s'agrandirait de la Lombardie, de la Vénétie, de Parme, de Modène et de la partie nord des
États pontificaux. La Toscane, l'Ombrie et les marches formeraient un royaume d'Italie centrale. Ces nouveaux
États auxquels se joindraient Rome restant au pape, et le royaume de Naples formeraient une Confédération
italienne présidée par le pape. En échange de son aide la France recevrait la Savoie et le
Comté de Nice qui appartenaient au Piémont-Sardaigne. Le traité franco-sarde du 28 janvier
1859, reprend ces dispositions et crée une alliance militaire entre la France et le Piémont. Il n'est
donc pas encore question d'une unification complète de l'Italie.
En avril 1859, afin de provoquer une action hostile de l'Autriche, le Piémont décide la mobilisation
générale de son armée. Le 23 avril l'Autriche adresse un ultimatum au Piémont en lui
demandant de démobiliser dans les trois jours. Le Piémont refusant, le 27 avril l'Autriche attaque
le Piémont. Les troupes françaises arrivent en Italie par la Savoie et par le port de Gènes.
Le 4 juin, sans le concours des Piémontais, les Français attaquent les Autrichiens à Magenta.
A l'issue de cette bataille très difficile les Autrichiens abandonnent la Lombardie et se replient sur la
ligne fortifiée du Mincio en Vénétie. Le 8 juin Napoléon III et Victor-Emmanuel entrent
triomphalement dans Milan.
A l'annonce de la défaite autrichienne, les patriotes de l'Italie centrale se soulèvent contre leurs
souverains, tous d'origine autrichienne. Ceux-ci sont chassés. Le nord des États pontificaux en fait
de même.
La guerre continue dans la région du Mincio. Le 24 juin la bataille de Solférino qui révèle
l'incapacité du commandement des deux armées se transforme en carnage. Les Autrichiens sont battus,
mais se retirent en ordre sans être poursuivis. Napoléon III constate l'état d'épuisement
de son armée et redoute d'affronter les forteresses autrichiennes de la région de Mantoue. De plus
il est mécontent du développement de la révolution en Italie centrale, développement
encouragé par le Piémont, ce qui est contraire aux accords de Plombières. Pire, la Prusse,
inquiète des succès français, masse des troupes importantes sur le Rhin. Le 8 juillet Napoléon
III et l'empereur d'Autriche François-Joseph Ier se rencontrent à Villafranca et décident
d'arrêter les combats.
Le 12 juillet les préliminaires de Villafranca prévoient que l'Autriche cède la Lombardie
à la France, qui la donne au Piémont-Sardaigne. Mais l'Autriche conserve la Vénétie.
Les ducs de Parme et de Modène, le grand-duc de Toscane doivent être rétablis sur leur trône.
La paix est signée à Zurich le 10 novembre 1859.
Les Italiens des duchés de Parme, de Modène et ceux du grand duché de Toscane, refusent le
retour de leurs anciens souverains. Au contraire ils adoptent la législation piémontaise et confient
le commandement de leurs troupes à un général piémontais. Napoléon III tente
sans succès de convaincre le pape Pie IX de renoncer à ses territoires d'Italie centrale aux mains
des insurgés. En mars 1860, les habitants de tous ces territoires votent pour demander leur rattachement
au royaume de Piémont-Sardaigne. Au même moment les Savoyards et les Niçois votent leur rattachement
à la France.
Les Siciliens révoltés contre leur souverain François II des Deux-Siciles demandent l'aide
du républicain Giuseppe Garibaldi. Grâce à la complicité de Cavour, 1200 volontaires
(les Mille) vêtus de chemises rouges, s'embarquent à Gènes, débarquent en Sicile dont
ils s'emparent en mai 1860. Puis les Garibaldiens passent en Italie continentale, s'emparent de Naples et marchent
sur Rome. Craignant l'installation d'une république en Italie du sud et centrale, les Piémontais,
sous prétexte de protéger le pape menacé par les Garibaldiens, attaquent les États
pontificaux, battent les troupes pontificales à Castelfidardo en septembre 1860. Puis ils pénètrent
dans le royaume de Naples. Garibaldi accepte de s'effacer au profit du roi Victor-Emmanuel. Les Napolitains votent
leur rattachement au Piémont en octobre 1860.
Le 14 mars 1861, réunis à Turin, capitale du Piémont, les députés venus de toute
d'Italie (sauf Rome et Venise), décident la création du royaume d'Italie avec Victor-Emmanuel II
comme roi.
La guerre Austro Prussienne de 1866 donnera à l'Italie l'occasion de récupérer la Vénétie,
offerte par son allié Prussien malgré sa défaite des troupes italiennes face aux Autrichiens.
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