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CLASH
! L'autre Jeu d'Histoire Liste R 142 : Frères de la Côtes, Boucaniers et Flibustiers 1624 à 1694Un boucanier (de boucan, gril ou claie de bois sur laquelle la viande ou le poisson était fumé, terme issu d'un dialecte des indigènes des Caraïbes, du tupi « grille en bois servant au fumage ») est à l'origine un coureur des bois de Saint-Domingue qui chassait les bœufs sauvages pour en boucaner la viande, c'est-à-dire la sécher à la fumée sur le boucan. Par extension, le terme de boucanier a désigné un écumeur de mer, un pirate, après que les boucaniers se sont associés aux flibustiers sous le vocable de « Frères de la Côte ». Il s'agit alors d'aventuriers, corsaires ou pirates, qui vivaient essentiellement du produit de leur chasse et de contrebande. Certains flibustiers, s’associant aux boucaniers qu’ils engageaient au passage, fondèrent une confrérie qu’ils nommèrent « confrérie des frères de la côte », en rappel de la côte de Saint-Domingue sur laquelle ils étaient principalement implantés. Ils se fixèrent des règles, un code d’honneur et vécurent de leurs diverses activités en marge de la société – chasse, contrebande, course4. Ils sont particulièrement actifs entre 1640 et 1684 à partir de leur bastion, l'île de la Tortue. En premier lieu, ce sont les boucaniers qui adoptent entre eux cette appellation, mais l’expression « Frères de la Côte » englobe rapidement de nombreux autres participants, comme les flibustiers ou même les coupeurs de bois de teinture de la côte du Honduras et du golfe de Campêche. Association d’hommes libres et indépendants, les Frères de la Côte partagent une même solidarité et un même amour d’une vie sans contraintes. Adeptes d'une liberté totale, organisés en communautés partageant de manière égalitaire les risques, tâches et butins, ce sont eux qui donnent aujourd'hui à la flibuste ses airs de fraternité libertaire chers aux auteurs engagés qui voient dans ce pan d'histoire un mouvement précurseur de l'anarchisme (par ex. : Daniel Defoe, Gilles Lapouge, Mikhaïl W. Ramseier ou Michel Le Bris). Jean Gabaret, lorsqu'il arrive à Hispaniola, décrit les flibustiers : « ils vont en course sur les étrangers et rapportent leur butin qui se consomme parmi les habitants parmi lesquels ils vivent le temps qu'ils ne peuvent pas être en mer ». Il ajoute que, à l'instar des boucaniers, les flibustiers « sont accoutumés à la débauche et à vivre indépendants, sans reconnaître aucun chef parmi eux ». Si certains n'hésitent pas aujourd'hui à parler de lieux géographiques précis ou à donner force détails sur la vie et le parcours des Frères de la Côte, il est toutefois risqué de tenter de définir avec trop de précision cette communauté, dont seule la définition – aux contours restés très flous – nous est parvenue. Remarquables chasseurs, les boucaniers étaient aussi très à l’aise sur un bateau. De constitution solide et bien nourris, ils étaient redoutables combattants. Par ailleurs, ils étaient tous porteurs d’un fusil de quatre pieds de canon appelé le « fusil à giboyer », de qualité inégalée, comme le précise Exquemelin. La précision de leur tir permettait aux flibustiers de supprimer à distance une bonne partie de l’équipage adverse, ce qui évitait l'abordage ou à se risquer trop près des canons ennemis. Ces fusils se chargeaient d’une manière exceptionnellement rapide pour l’époque et pouvaient tirer trois coups pendant qu’un fusil militaire n’en tirait qu’un seul. La poudre, de première qualité et également fabriquée tout exprès pour eux, venait de Cherbourg ; on l’appelait « poudre de boucanier » et elle se conservait dans des calebasses ou tubes de bambou bouchés à la cire. Les flibustiers, souvent anciens boucaniers, étaient accrochés en haut des mâts et décimaient leurs adversaires avec une facilité déconcertante. Organisés en marge de la société, les boucaniers vivaient retirés, mais non en autarcie. Ils étaient bien introduits dans le marché économique, vendant viande, cuir et tabac, tandis qu’ils s’approvisionnaient en armes, munitions, vêtements et autres. Certains d’entre eux développèrent même leur propre réseau de correspondants en Europe, avec des associés ou des parents, devenant ainsi de véritables entrepreneurs de chasse. Très solidaires entre eux, ils n’eurent jamais de chefs ni de protecteurs. Au moment de leur apogée, vers 1665-1667, les boucaniers étaient entre 800 et 1000 à chasser sur Saint-Domingue, évoluant en symbiose avec leurs frères flibustiers, au point qu’avec le temps ces deux termes en vinrent à se mélanger sous l’appellation générique de Frères de la Côte. En anglais, on désigne d’ailleurs les flibustiers sous le nom générique de Buccaneers. À la fin du XVIIe et au tournant du siècle, leurs aventures respectives finirent d’ailleurs par n’en faire plus qu’une : dès 1694, la colonie de l'île de la Tortue se vida complètement et les Espagnols trouvèrent enfin la parade pour se débarrasser des boucaniers : ils décimèrent le gibier et les chasseurs furent obligés de se convertir en flibustiers ou de se noyer dans la masse des colons. Troupes Disponibles
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