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! L'autre Jeu d'Histoire Armée 326 : Arméniens de Cilicie 1071 à 1375L'empereur byzantin Nicéphore II Phocas reprit la Cilicie aux Arabes vers 965. Il expulsa les musulmans
qui y vivaient et encouragea les chrétiens de Syrie et d'Arménie à s'y installer. L'empereur
Basile II étendit son empire vers le royaume arménien de Vaspourakan, l'annexant en 1021, ainsi qu'en
Syrie. En conséquence, les Arméniens se dispersèrent en Cappadoce et à l'est de la
Cilicie, dans les régions montagneuses du nord de la Syrie et de la Mésopotamie. Les immigrés arméniens se mirent au service des Byzantins, devenant officiers militaires et gouverneurs : ils reçurent le contrôle de cités majeures à la frontière orientale de l'Empire. Lorsque le pouvoir impérial s'affaiblit dans cette région, dans les années qui suivirent la désastreuse bataille de Manzikert (1071), certains d'entre eux saisirent l'opportunité de l'affaiblissement byzantin et se proclamèrent souverains indépendants, tandis que d'autres restèrent loyaux à l'Empire, du moins en théorie. Par exemple, Philaretos Brakhamios, ancien général de Romain IV Diogène, réussit à bâtir, entre 1072 et 1085, une principauté s'étendant de Mélitène au nord à Antioche au sud, et de la Cilicie à l'ouest à Édesse à l'est. Cependant, son État s'effondra à sa mort, attaqué par les Seldjoukides et divisé en seigneuries locales. Philaretos avait attiré à lui de nombreux nobles arméniens, leur donnant terres et châteaux. L'un de ces princes était Roupen, ancien officier du dernier roi d'Arménie bagratide, Gagik II. Pensant qu'il ne pourrait jamais recréer le royaume bagratide, il se rebella contre l'Empire byzantin en Cilicie, ralliant à lui de nombreux propriétaires et nobles arméniens. Ainsi, en 1080, les fondations de la principauté arménienne indépendante de Cilicie furent posées par Roupen et ses descendants, les Roupénides. Durant le règne de Alexis Ier Comnène survint la première croisade ; une imposante armée
ouest-européenne s'avança vers Jérusalem en passant par l'Anatolie et la Cilicie. Les Arméniens
de Cilicie gagnèrent de puissants alliés en la personne des Francs. Godefroy de Bouillon était
perçu comme un sauveur par les Arméniens et Constantin considéra l'arrivée des croisés
comme une occasion d'éliminer la présence byzantine en Cilicie. Avec leur aide, ils assurèrent
la Cilicie contre les Byzantins et les Turcs, à la fois par des actions militaires directes dans la région
et par l'établissement des États latins d'Orient d'Antioche et Édesse. Les Arméniens
aidèrent également les croisés, comme le rapporte le pape Grégoire XIII : Une sorte de gouvernement centralisé finit par émerger dans la région comme le pouvoir des princes roupénides s'accroissait. Au XIIIe siècle, ils étaient les plus proches d'être une dynastie régnante, et luttèrent avec les Byzantins pour le contrôle de la région. Le prince Léon Ier intégra les cités côtières de Cilicie à la principauté arménienne, consolidant ainsi sa domination commerciale dans la région. En 1137, il fut vaincu par l'empereur Jean II, qui considérait toujours la Cilicie comme une province byzantine, et emprisonné avec plusieurs membres de sa famille. Il mourut en prison trois ans plus tard. Thoros II, son fils et successeur, fut aussi emprisonné, mais il s'évada en 1141 et reprit la lutte contre les Byzantins. Il connut tout d'abord quelques succès, mais finit par se soumettre à l'empereur Manuel Ier en 1158. Les Roupénides continuèrent à régner sur leur principauté. Celle-ci avait acquis une telle importance au cours de ces années qu'en 1151, le siège de l'Église arménienne fut transféré à Hromgla. Léon II devint prince en 1187. Il fut l'une des figures les plus importantes de la Cilicie arménienne. Sous son règne, il dut affronter les souverains de Konya, Alep et Damas. Ce faisant, il intégra de nouvelles terres à la Cilicie : la longueur des côtes qu'il contrôlait doubla. Il fit également beaucoup pour accroître la capacité militaire de son pays. À cette époque, Saladin avait grandement affaibli les États croisés, entraînant le lancement d'une nouvelle croisade. Léon II profita de l'occasion pour améliorer ses relations avec les Européens. En 1189, le pape Clément III envoya des lettres à Léon et au catholicos Grégoire IV pour demander aux Arméniens leur soutien militaire et financier. Cela démontrait en effet l'importance de la Cilicie dans la région. Grâce au soutien de l'empereur Frédéric Barberousse et de son fils Henri VI, il put faire de sa principauté un royaume. Le couronnement du prince Léon II eut lieu le 6 janvier, 1198, le jour de Noël pour les Arméniens, dans la cathédrale de Tarse. Les Arméniens concurrencèrent les Mamelouks d'Égypte pour le contrôle du marché des épices. En 1266, le souverain mamelouk Baybars ordonna à Héthoum de renier son allégeance aux Mongols, d'accepter la suzeraineté mamelouke, et de remettre à ces derniers les territoires et forteresses que Héthoum avait acquis par sa soumission aux Mongols. À la suite de ces menaces, Héthoum se rendit à la cour de l'Ilkhan, en Perse, pour obtenir un soutien militaire. Cependant, les Mamelouks, menés par Mansur II et Qalawun, marchèrent sur le royaume en son absence et battirent les Arméniens durant la bataille de Mari. En 1269, Héthoum abdiqua en faveur de son fils Léon III, qui dut payer un tribut annuel important aux Mamelouks, ce qui n'empêcha pas ces derniers de continuer à attaquer régulièrement la Cilicie. Un tremblement de terre en 1268 ajouta à la dévastation de la Cilicie. Les Héthoumides régnèrent sur la Cilicie jusqu'au meurtre de Léon V en 1341. Son cousin Guy de Lusignan fut alors élu roi. La Maison de Lusignan était issue de France et régnait déjà sur l'île de Chypre. Il y avait de tous temps eu des liens étroits entre les Lusignan de Chypre et les Arméniens. Cependant, lorsque les Lusignan prirent le pouvoir, ils tentèrent d'imposer le catholicisme et le mode de vie ouest-européen. Les hautes classes arméniennes acceptèrent ces changements, mais la paysannerie s'y opposa, ce qui entraîna des luttes intestines. À la fin du XIVe siècle, la Cilicie fut envahie par les Mamelouks. La chute de Sis, en avril 1375, mit un terme au royaume. Troupes Disponibles
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