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CLASH ! L'autre Jeu d'Histoire - Les Armées Indiennes de la Révolution et de l'Empire - Liste PNB19 - La Begum Sombre de Sardhana (1778-1836)L'HistoireLa Bégum Samru (ou Sumru, Samrû, Sumroo, Sombre, Somer), née Farzana Khanqui vers 1750 à Kotana, Uttar Pradesh (Inde) et décédée le 27 janvier 1836 à Sardhana, fut une courtisane qui devint la compagne de Walter Reinhardt Sombre et après lui, souveraine de la principauté de Sardhana. Femme de grande compétence diplomatique et militaire, elle parvint à maintenir l’indépendance de sa principauté de Sardhana jusqu’à sa mort (1836). À la mort de son père (en 1760) un noble d’origine arabe, Asad Khan, installé à Kotana, Farzana et sa mère émigrent à Delhi. Sa mère y décède lorsqu'elle est encore enfant mais devenue nautch girl (danseuse) à 14 ans, Farzana, intelligente et éduquée, attire l’attention de Walter Reinhardt dit Sombre, alors général au service du Raja de Bharatpur. Elle rejoint son harem, qui comptait déjà une épouse musulmane (connue sous le nom de Badi Bibi et dont il avait un enfant). Elle est depuis lors connue comme la Begum Samru (prononciation indienne de Begum Sombre). Walter Reinhardt Sombre meurt le 4 mai 1778 à Agra. Ses officiers et sa troupe (quelque 4000 soldats) demandent à l'empereur Shah Alam II que la Begum Samru soit installée comme son successeur à la tête de la principauté de Sardhana. Déjà reconnue pour son intelligence et son courage, la Begum Samru prend également la tête de l’armée de son concubin, lorsque Nawab Zafaryab Khan (baptisé Louis Balthazar ou Aloysius), le fils du premier mariage de Reinhardt, se révèle incompétent mais désireux de l'évincer pour prendre sa place. En 1791 la Begum Samru est reçue dans l’Église catholique en même temps que ce beau-fils qu’elle avait protégé avec sa mère après le décès de Walter Reinhardt Sombre et dont elle adoptera plus tard le petit-fils - David Sombre, son fils adoptif et héritier. Elle-même est baptisée le 7 mai à Agra et prend le nom de Joanna, peut-être en l'honneur de Jeanne d’Arc dont elle a entendu parler. Elle entre en contact avec Benoît de Boigne, aventurier militaire savoyard, et surtout l’Irlandais George Thomas, un autre mercenaire, qui, à partir de 1787, se met à son service et commande ses troupes. En 1787 l’intervention militaire de la Bégum contribue à libérer l’empereur Shah Alam II, assiégé à Delhi par un de ses vassaux, Ghulam Qadir. Il lui en restera reconnaissant et lui donnera le titre de Zeb ul-nisa (joyau féminin). À la tête de ses troupes elle intervient une seconde fois en 1788 pour sauver l’empereur. Sa réputation militaire n’est plus à faire et elle devient influente et fort respectée. En 1790, le capitaine Pierre Antoine Le Vassoult (prononciation indienne Le Vassoo, Le Vaisseau ou Le Vasseur), un autre jeune officier français et brillant artilleur, supplante George Thomas et entre au service de la Bégum Samru pour commander son armée. Entre ce -bientôt- colonel instruit, distingué, raffiné voire altier et Joanna (désormais Joanna Nobilis Somer), une idylle se noue qui aboutit à un mariage secret, béni le 1er mai 1793 par le Père Gregorio, le moine carmélite qui l'avait baptisée. Début juin 1795, les troupes de Sardhana finissent par se rebeller contre le décidément trop arrogant Le Vassoult si bien que celui-ci se serait suicidé fin juin 1795 - après un pacte passé avec son épouse - lors de leur évasion manquée en direction de Chandernagor; ville qu'ils voulaient atteindre - elle sur un palanquin et lui à cheval - afin d'y embarquer pour la France. Le jaloux Louis Balthazar en profite pour prendre alors le pouvoir à Sardhana mais le colonel Georges Thomas, resté discret, revenant de Delhi le chasse sur ordre de l'Empereur et libère enfin la Bégum Samru, victime d'atroces tortures (juin 1796). En 1803 la défaite de Maharajhi Sindhia, chef des Marathes consacre la suprématie des Anglais en Inde. Contrairement à d’autres principautés, la Bégum Samru parvient à garder son trône grâce à l’accord stipulant que celle de Sardhana ne reviendrait à l’empire des Indes qu'après sa mort. Une mort qu'elle s'emploiera à différer encore 33 ans ! La bégum se consacre alors surtout au bien-être de ses sujets et au développement de son royaume, améliorant notamment les conditions de vie des paysans. Un visiteur, le Major Archer écrit en 1828 : « Her fields look greener and more flourishing and the population of her villages appear happier and more prosperous than those of the East India Company’s provinces. Her care is unremitting and her protection sure ». Sa générosité est proverbiale. Depuis sa conversion au catholicisme, la Bégum nourrit le projet de construire une église digne du service divin. Le chantier est ouvert en 1809 et l’église dédiée à Notre-Dame consacrée en 1822. Elle écrit au pape Grégoire XVI : « Je suis fière de pouvoir dire que cette église est, sans exception, reconnue comme étant la plus belle de toute l’Inde ». Grâce à un généreux don au Pape, la Bégum obtient également que son aumônier personnel, le père Julius Caesar Scotti, soit consacré évêque et que Sardhana devienne diocèse ! Une autre église et un presbytère sont construits à Meerut (1834) pour les soldats anglais. Un palais est érigé à Meerut et un autre à Delhi (Chandni Chowk). Décrite comme petite (1m42), pleine d'esprit, raffinée et distinguée, la Bégum était à l’aise aussi bien dans un milieu européen qu'indien. Elle avait son groupe de musiciens européens et son coche anglais. Pour les audiences, elle suivait le protocole des princesses indiennes, cachée derrière un purdah, voile qu’elle retirait cependant en présence d’Européens. L'arméeEn tant que jagirdaar de l'empereur moghol de Delhi, la bégum Samru était obligée de maintenir une armée non seulement pour sa sécurité, mais aussi pour aider son souverain, l'empereur moghol, chaque fois que nécessaire. Une partie de son armée résidait à Sardhana, et une autre à Delhi, toujours au service de l'empereur. Outre l'armée régulière, la Begum levait également des troupes irrégulières chaque fois que le besoin s'en faisait sentir. Elle avait un arsenal bien outillé et une fonderie pour fabriquer des canons. Ceux-ci étaient protégées par des murs bien fortifiés. Son armée était célèbre comme une force bien disciplinée et composée d'infanterie, d'artillerie et d'une cavalerie bien entraînée. Ses forces étaient principalement commandées par des officiers européens, le plus célèbre d'entre eux étant un général allemand Pauli, George Thomas, Levassoult, le général Raghalini, parmi les officiers également le jeune John Thomas, fils du célèbre général George Thomas. La Begum elle-même était un chef courageux et consommé de ses troupes. Le colonel Skinner qui était au service des Marhattas avait vu à plusieurs reprises la Begum sur le champ de bataille et la décrit comme une belle jeune femme menant ses troupes et leur ordonnant d'attaquer, faisant preuve d'un grand courage au milieu de combats effrayants, et montrant une grande présence d'esprit. Cependant, après le traité avec les Britanniques, elle ne fut vue qu'une seule fois sur le champ de bataille lorsque Lord Combermere menait le siège de Bharatpur. Fut-ce par devoir, ou goût de la gloire? On ne le sait.. Le major Archer, a donné une description trè pittoresque de l'apparition soudaine du Begum sur le Champ de Bataille. Il écrit: «lorsque l'armée était devant Bharatpur, en 1826, le commandant en chef désirait qu'aucun chef indigène de nos alliés n'accompagne la force assiégeante avec aucune de ses troupes; cet ordre blessa l'orgueil de le Begum, qui protesta, lui disant que le grand et saint lieu de Mathura devait être confié à sa garde. Elle répondit ainsi :, «si je ne vais pas à Bharatpur, tout l'Hindoustan dira que je suis devenu une lâche dans ma vieillesse." L'armée comportait le même ratio d'officiers et sous officiers que les troupes de la Compagie des Indes. Il y avait aussi un chirurgien pour soigner les blessures principalement subies lors des guerres. Ils étaient tous généralement européens. Pour les soldats malades indiens, il y avait généralement un hakira qui distribuait des médicaments. Il y avait aussi des Bhishtie (porteurs d'eau). Il y avait aussi des Harkarah (porteurs de nouvelles et messagers). Il y avait environ 60 conducteurs de charrettes à bœufs. Il y avait des musiciens pour chaque unité. La fanfare de la begum était la plus grande avec de gros instruments de musique spéciaux. Mme Deane, l'épouse d'un officier britannique qui a visité Sardhana dans le courant de 1809-1810, a laissé une description très vivante des soldats de la Begum, «nous avons été escortés sur le domaine par son colonel commandant, elle a un cantonnement ici pour ses troupes, et un fortin contenant quelques belles maisons, qui sont habitées par les officiers et leurs familles. Ses soldats sont des hommes grands et robustes, principalement des Rajpoutes, qui sont les meilleurs soldats, mais souvent accros à l'opium à mâcher, généralement fiers et souvent insolents. Leur uniforme est une robe de tissu large bleu foncé, atteignant les pieds, avec des turbans et des ceintures écarlates. Son parc d'artillerie semblait également en excellent état: la plupart des gros canons proprement alignés devant le palais. La force de l'armée de la begum variait de temps en temps. Dans l'Ibratnama, il a été décrit qu'en 1787, lorsque la Begum a maîtrisé Ghulam Qadir, son armée se composait de «quatre Paltans de sépoys entraînés au combat avec 85 canons». La liste ci dessous est basée sur diverses sources en langue anglaises, et notamment un article du Dr. Preeti Sharma dans le International Journal of Novel Research in Humanity and Social Sciences (Vol. 2, Issue 6). Pour les uniformes, agrandissez l'illustration. Le Père Patrick Nair a déclaré: «Une source de grande préoccupation, mais à qui elle devait beaucoup de sa renommée et de son pouvoir, était son armée. L'entretien de ses troupes était une très grande ponction sur ses revenus. Les Britanniques ne lui ont pas non plus permis de réduire leur nombre après son traité avec eux en 1805. La force de ses troupes variait de quatre bataillons et 85 canons en 1789, à 6 bataillons d'infanterie totalisant deux mille neuf cent quarante-neuf sepoys, mille sept cents hommes d'artillerie, une cavalerie de deux cent quarante hommes et un garde du corps de deux cents hommes. cette force était disciplinée et dirigée par des Européens. À un âge avancé, elle se tenait même alors informée des affaires de l'État et prenait les mesures nécessaires chaque fois que nécessaire. Bien qu'elle ait confié l'administration de ses territoires à son fils adoptif et héritier, David Dyce Samru, elle garda un œil sur toutes les questions importantes et sut lui donner des conseils avisés. Troupes Disponibles
Caractéristiques en CLASH ! L'autre Jeu d'Histoire
Les minima sont donnés pour des armées d'environ 3000 points, permettant de longues parties d'une soirée entière. Pour des parties plus courtes, n'hésitez pas à les diviser. |
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