Liste 206 : Diadoques
mineurs (323 à 319 avant J-C)
Lorsque Alexandre le Grand meurt le 11 juin 323 av. J.-C. à Babylone, aucun de ses compagnons d'armes
ne songe encore à diviser l'empire. Tout d'abord parce que le roi défunt a des héritiers légitimes
et que le loyalisme à l'égard de la dynastie des Argéades est encore fort, sinon chez les
généraux, du moins chez les soldats. L'idée d'un empire unique subsiste une bonne vingtaine
d'années et résiste aux « forces centrifuges » jusqu'à la défaite finale
d'Antigone le Borgne en 301. D'ailleurs, bien après le démembrement de l'empire d'Alexandre, le souvenir
de celui-ci reste vivace. Il inspire encore les ambitions de certains souverains, tel le roi séleucide Antiochos
III à la fin du IIIe siècle.Alexandre a pris la précaution au début de son règne de faire le vide
parmi la nombreuse parentèle masculine de son père, Philippe II. De celle-ci ne demeure que son demi-frère
Arrhidée, déficient mental, qu'Alexandre garde à ses côtés. Au moment de la mort
d'Alexandre, Roxane est sur le point d'accoucher. Dans un premier temps, deux conceptions s'affrontent au sein
du conseil des Amis (philoi) et des Gardes du corps (sômatophylaques) qui suit la mort du roi. Certains,
dont Perdiccas, privilégient l'option visant à renforcer le pouvoir central et à l'organiser
fortement. Ptolémée et d'autres Diadoques souhaitent au contraire la constitution d'une assemblée
de satrapes se réunissant épisodiquement, structure assez lâche qui revient à donner
une forte autonomie aux provinces et à ceux qui les dirigent. Dans les deux cas, il est pris la décision
d'attendre la naissance de l'enfant de Roxane : si c'est un fils, il sera roi. Perdiccas et Léonnatos, auxquels
le conseil prête serment, sont désignés tuteurs provisoires de l'enfant à naître.
C'est sans compter les fantassins de la phalange qui acceptent mal la politique de fusion des cultures prônée
par Alexandre et qui le lui ont déjà signifié dans le passé, comme le montre la sédition
d'Opis en 324. L'idée que le futur roi puisse être à demi-iranien par sa mère provoque
l'opposition de la phalange. De plus, Méléagre, officier envoyé par le conseil pour négocier
auprès des soldats, joue sa carte personnelle et se range à l'avis de ces derniers. Il semble que
l'on soit très près de l'affrontement, les Diadoques et la cavalerie devant même quitter un
temps Babylone, mais un compromis est finalement trouvé grâce au chancelier d'Alexandre, Eumène
de Cardia, qui profite de son statut de non-Macédonien pour œuvrer à une conciliation. Le demi-frère
d'Alexandre est proclamé roi sous le nom de Philippe III. Pour autant les droits de l'enfant à naître
sont préservés ; c'est un fils qui à sa naissance est proclamé roi sous le nom d'Alexandre
IV.
Les guerres des Diadoques sont les conflits qui interviennent pour le partage de l'empire d'Alexandre le Grand,
mort en 323 av. J.-C., entre ses successeurs ou Diadoques. Elles se déroulent de 322 à 281 (bataille
de Couroupédion) avec des périodes de trêve. Elles opposent dans un premier temps le régent
Perdiccas aux « forces centrifuges » dont Ptolémée, Séleucos et Antigone, les
principaux satrapes macédoniens. Elles opposent ensuite les Antigonides, candidats à un empire eurasiatique,
à une coalition regroupant Ptolémée, Séleucos, Lysimaque et Cassandre, bientôt
devenus rois, tandis que les héritiers légitimes d'Alexandre sont éliminés. En Europe,
elles mettent en jeu la succession d'Antipater, alors que certaines cités grecques luttent toujours contre
l'hégémonie de la Macédoine. Les guerres des Diadoques aboutissent finalement à une
division de l'empire d'Alexandre entre les dynasties antigonide, lagide et séleucide.
Parmi ces généraux d'Alexandre, certains tirèrent leur épingle du Jeu et fondèrent
de grandes dynasties : Ptolémée, Séleucos, Antigone... Chacune est présentée
par son propre article, parfois plusieurs quand elles traversèrent lees décennies. D'autres participèrent
à la lutte pour le pouvoir en ne laissant qu'une trace plus légère. Ce sont pour leurs armées
que cette liste existe.
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